Sauna et Sisu, deux S du bonheur des Finlandais

La Finlande, pays le plus heureux au monde, définit le bonheur par 3 S : «sauna, salmiakki, sisu». On connaît le sauna et même le salmiakki, une délicieuse réglisse salée. Mais le sisu, mot sonnant un peu japonais, n’a pas d’équivalent exact en français.

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Le Sisu, un mystère linguistique finlandais

On ne traduit pas sisu. Cela signifie que l’on touche ici aux mystères de la mentalité, de la vie spirituelle, du caractère si vous voulez, de la nation.

Pour comprendre le sisu il faut imaginer la fusion de deux notions : la vie intérieure et le courage. Ce dernier étant à la fois détermination, persévérance, résilience et force. Vous l’avez compris : il s’agit de l’« intériorité ». Le mot si particulier de sisu fut forgé il y a plus de 500 ans.

Le sisu est un état d’esprit considéré comme exemplaire dans la mentalité finlandaise. C’est la force intérieure qui permet à chacun d’encaisser les coups et d’affronter sereinement les épreuves.  Vous demander ce que vous avez dans les tripes est un peu vous demander le niveau de votre sisu. Les Finlandais considèrent que tout le monde est doté de cette capacité à dépasser ses limites. Est-ce pour cela qu’ils nous étonnent toujours par leur calme magistral ?

La patience est une vertu, la paresse un vice

Dans son livre « Trouver le Sisu », Katja Pantzar explique que le bonheur est la jouissance ressentie quand on atteint ses objectifs au prix d’importants efforts. Il s’agit pour cela d’être persévérant, de repousser petit à petit ses limites, de se prouver à soi-même que l’on peut toujours être acteur du changement. Katja Pantzar explique que c’est le courage du quotidien et de l’adaptation, la patience étant une valeur fondamentale.

Le Sisu est le respect

Le sisu peut jouer dans de nombreuses situations et tous les aspects de la vie : l’éducation, l’apprentissage, le travail, l’amitié, l’amour. Le sisu s’applique aux relations humaines avec une exigence d’honnêteté, de sensibilité, de retenu et de saine simplicité. L’un des défis de l’éducation est de trouver une forme d’équilibre et d’harmonie entre soi et les autres. En ce sens, le sisu est aussi une exigence de respect, autant envers soi-même qu’envers autrui.

Imaginez Voltaire disant d’abord « Ne me secouez pas, je suis plein de larmes » et un instant plus tard « Je vais agir ».

En conclusion, le sisu des Finlandais est un état d’esprit, une posture mentale porteuse d’espoir, propice à l’action face à l’adversité de l’environnement, de la vie, des circonstances. C’est la capacité à mobiliser les ressources insoupçonnées de sa force intérieure pour rebondir et retrouver le bonheur.

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