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Islande : Les Îles Vestmann – la Pompei du Nord

19 septembre 2023
  • Nord Espaces a testé pour vous…
  • Récits & Carnets de voyage

Quand les volcans s’éveillent, ils créent des terres nouvelles. Ils créent une histoire, un relief. Ils détruisent aussi, souvent. L’Islande vit ces phénomènes depuis toujours. Ce sont d’ailleurs eux qui l’ont formée et qui la font grandir un peu plus chaque année.
C’est ainsi qu’en 1963, l’une des plus jeunes îles au monde est apparue. C’est ainsi qu’en 1973, la petite ville de Heimaey a disparu en grande partie sous la lave et les cendres. Cette histoire si récente et si extraordinaire m’a donné envie de me rendre aux îles Vestmann, la Pompei islandaise.

Nous sommes en plein hiver, la météo n’est pas vraiment avec nous… mais n’en ressortira qu’une image encore plus impressionnante de l’archipel. Nous quittons Reykjavik sous un joli ciel bleu et pourtant notre avion décolle un peu en retard car le vent souffle aux Vestmann – nous attendons leur feu vert et finiront par partir une demi-heure en retard. Après une vingtaine de minutes en vol, nous apercevons des pics de terre sombres sortant de l’eau, sous un ciel menaçant. Ambiance! On se sent un peu comme dans un film, c’est si beau.

A l’atterrissage, notre guide Alfreð nous attend. Alfreð est un islandais avec l’humour délicieux que nous leur connaissons tant, nous n’allons pas nous ennuyer! Mais surtout, Alfreð a vécu les événements de la nuit du 23/01/1973 qui ont secoué toute l’Islande. Il rendra l’histoire vivante et nous aurons presque le sentiment d’y avoir été. Il nous raconte cette nuit où, à 14 ans et après avoir vécu toute son enfance ici, il a cru voir son école prendre feu puis a dû se rendre dans l’un des bateaux de pêche qui l’emmènera loin de sa terre, peut-être pour toujours, avec les 5300 autres habitants de l’île. Ils s’installeront alors dans leur maison de vacances, dans l’est de l’Islande.

Il se souvient de tous les détails de cette soirée :

« En entendant les sirènes des pompiers, j’ai regardé dehors et j’ai vu des flammes au niveau des fenêtres de mon école. C’était le reflet de l’éruption, mais j’ai pensé que l’école avait pris feu. Je me suis alors dit « ouf, je n’avais pas révisé mon contrôle pour demain! ». Mais mon père est finalement venu nous chercher, m’a expliqué qu’il s’agissait d’une éruption et que nous devions tout quitter, tout de suite. »
L’éruption durera 6 mois et seuls quelques volontaires, tentant de repousser les coulées de lave à grand coup d’eau, y remettront les pieds pendant ce lapse de temps.

Nous continuons la visite de l’île, passant des plus jolies vues sur les falaises noires et la mer, aux sites de festivals estivaux ou encore aux stades de football où les enfants viennent de toute l’Islande disputer des matchs chaque année. Nous nous arrêtons à une reconstitution d’habitat viking typique, où l’on peut apercevoir la salle de restaurant ou encore l’immense chambre abritant toute une grande famille.

Et tout en continuant à rouler dans ces paysages aux couleurs typiques des zones volcaniques, Alfreð continue à nous raconter son histoire :
Après l’évacuation, ne supportant pas l’idée de ne pas pouvoir dire au revoir à sa maison, il élabora un plan. Il prit avec un ami un survol de l’île et, une fois au-dessus de Heimaey, dit au pilote qu’il devait à tout prix descendre pour aller aux toilettes. Contre toute attente, le pilote accepta de les déposer sur l’île. Il prit un masque à gaz (sa maison était quasiment irrespirable comme une grande partie de la ville) et pu dire au revoir à chaque pièce de sa maison, une par une. Il ne put rester que quelques heures sur place avant de se faire reconduire, mais le plus important avait été fait. Cette maison n’existe plus, il en habite maintenant une autre.

Au fur et à mesure que nous avançons, Alfreð nous explique : « vous voyez cette montagne là-bas ? C’est ici que j’allais jouer quand j’étais petit. Le sol était alors bien plat… car la montagne n’existait pas encore en 1972. Et cette autre montagne ? C’était tout simplement la mer auparavant ». Et en gardant l’esprit positif typiquement islandais de nous faire remarquer que la montagne surplombant la mer est finalement devenue un atout pour leur port, qui est aujourd’hui beaucoup mieux protégé des vents.

Après un excellent déjeuner de poisson au restaurant Einsi Kaldi, nous partons en direction du tout nouveau musée Eldheimar (avec audioguide en français !). Le thème principal est bien sûr l’éruption de 1973 puisqu’on y trouve une maison ayant été déterrée, alors qu’elle était sous 16 mètres de cendres ainsi que de très impressionnantes photos prises lors de l’éruption. La maison en question a été découverte plus de 30 ans plus tard et un film a été tourné pour l’occasion. Encore une belle manière de ressentir l’histoire moderne des lieux.

A l’étage, on trouve également des informations sur la naissance de l’île de Surtsey suite à l’éruption précédente, en 1963. Cette toute petite île d’1,41 km² est connue non seulement en Islande mais aussi à travers le monde entier puisqu’elle a été classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2008. Elle est une vraie mine d’or pour les scientifiques, qui peuvent y étudier la manière dont la vie s’installe sur une terre complètement vierge, à travers les plantes notamment. Il est interdit à toute autre personne de s’y promener, mais on peut l’apercevoir de Heimaey par temps clair.

Avant de repartir, deux escales supplémentaires s’imposent à nous : la visite du tout nouveau supermarché Bonus, qui ouvre aujourd’hui ses portes – c’est ici que nous aurons vu le plus de monde ! – et un détour par le (tout petit) aquarium. Cette dernière étape ne trouve pas vraiment son intérêt dans les bassins et poissons, mais bien par sa mascotte, un macareux. Il a été recueilli lorsqu’il était tout petit pour le protéger de l’hiver qui arrivait, mais au moment de le libérer il n’a jamais voulu repartir. Notre nouveau petit copain n’est pas farouche, il est un peu le maître des lieux ici. Il se laisse caresser et prendre dans les bras sans broncher. Mais l’heure tourne et nous devons déjà repartir pour notre avion, qui nous attend pour le retour vers la capitale islandaise…

Partez en Islande et faites un stop dans les Iles Vestmann, c’est ici :

ISLANDE : LE TERRAIN DE JEU DES VOLCANS

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Natacha Narolewski

Natacha est responsable de la production des séjours en Islande, Alaska, Ecosse et Canada. Notre chère collègue, elle est aussi auteur de nombreuses publications, y compris dans la presse touristique. Une véritable professionnelle du tourisme, forte de son expérience de 10 ans et de la passion pour les voyages qu'elle sait transmettre.

A propos de l'auteur

Natacha Narolewski

Natacha est responsable de la production des séjours en Islande, Alaska, Ecosse et Canada. Notre chère collègue, elle est aussi auteur de nombreuses publications, y compris dans la presse touristique. Une véritable professionnelle du tourisme, forte de son expérience de 10 ans et de la passion pour les voyages qu'elle sait transmettre.

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