D’Irkoutsk au lac Baïkal, un mythe sibérien

Merveille de la Nature et carrefour de civilisations, le lac Baïkal fascine toujours les écrivains français, plus de 140 ans après le roman Michel Strogoff de Jules Verne. L’expérience Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson enrichit elle-aussi notre imaginaire. Au-delà de l’Oural, chacun gagne à confronter ses rêves à la réalité sibérienne. Dans cette immensité quasi vide d’hommes, la ligne de vie du Transsibérien mène à une petite mer intérieure, au bord de laquelle les isbas et clochers à bulbe cohabitent avec les fruits plus amers de l’histoire tourmentée – mais oh combien fascinante – de la Russie... Je fis ce voyage en novembre, mon voyagiste conseillant plutôt l’été (pour se baigner dans le Baïkal) ou février-mars (pour rouler dessus !).

Irkoutsk

Le « Petit Paris de la Sibérie » centrale parlait depuis longtemps à mon imagination.

Fondée en 1651 au bord du fleuve Angara, Irkoutsk fut longtemps le centre marchand et administratif de la Sibérie orientale. La ville compte aujourd’hui environ 600 000 habitants.

Elle a conservé des bâtiments du XIXe siècle, des églises joliment restaurées et un grand nombre d’isbas (maisons en bois ornées de motifs sculptés). Son centre historique est d’ailleurs inscrit sur la liste indicative présentée par la Russie à l’UNESCO.

Inauguré en 1900, l’Angara est l’un des premiers brise-glaces au monde et le plus ancien conservé jusqu’à nos jours. Il faisait office de ferry avant la construction du chemin de fer Circumbaïkal.

Taltsy

Dans une forêt à 47 km d’Irkoutsk, sur la route menant au Baïkal, le musée d’Architecture en bois de Taltsy présente d’anciens bâtiments sibériens, dont une belle tour de guet du XVIIe siècle.

Listvianka

Listvianka est la bourgade côtière du Baïkal la plus proche d’Irkoutsk. Longeant la rive, le rue principale relie trois vallées séparées et leurs rangées de maisons en bois.

L’église Sviato-Nikolskaya doit son nom à une apparition de Saint Nicolas, qui aurait sauvé le commanditaire de l’édifice d’un naufrage dans le Baïkal. L’omoul est le poisson emblématique du lac.

Le Circumbaïkal

Construite entre 1901 et 1904, la boucle du Transsibérien autour du Baïkal – le Circumbaïkal – est une merveille d’ingénierie.

Les ouvriers creusèrent pas moins de 39 tunnels, certains demandant plus de deux ans de travail. Ils érigèrent aussi plus de 100 ponts et viaducs.

Le Circumbaïkal relie Slyoudianka à Port Baïkal.

Merci au conducteur de m’avoir fait monter dans la locomotive. Et à Natalia pour le partage de ses provisions !

Olkhon

Longue de 72 km, Olkhon est la plus grande île du Baïkal. Khoujir en est la principale localité, considérée par les Bouriates comme l’un des cinq pôles mondiaux de l’énergie chamane.

La côte sablonneuse a beaucoup de charme…

… et les falaises abruptes à l’extrémité nord de l’île offrent de belles vues sur le Baïkal, notamment au spectaculaire cap Khoboï.

Olkhon garde un parfum réjouissant de Far East !

Sibérie et lac Baïkal : sur les pas de Michel Strogoff