Partir en Antarctique en survolant le Drake…

Un grand merci à notre voyageuse Danielle Q. de partager quelques-un des souvenirs impérissables laissés par sa croisière en Antarctique, réalisée en janvier 2024. Son témoignage est illustré de ses photos et de celles de Franicsco Andreas Low, le photographe officiel de la croisière.

« C’était un rêve que j’ai réalisé en janvier de cette année. L’aventure commence dans une petite ville de la Patagonie Chilienne, petite mais dotée d’un aéroport avec tout ce que cela compte de règles et de procédures dédiées aux voyages en avion. Mais voilà il n’y a pas d’avion vers l’Antarctique sauf celui chartérisé que tous les voyageurs comme moi allaient prendre. Pas d’avion donc pas d’aéroport, ni tour de contrôle ni personnel, ni piste d’ailleurs. Alors les créneaux horaires si impératifs d’habitude n’existent pas, remplacés par…. les fenêtres météo. Entendez par là qu’on part quand le pilote en relation étroite avec les agents météo, l’aura décidé, sachant qu’au bout d’un vol de deux heures, il devra atterrir en décidant « avec ses yeux » et non ses instruments s’il peut se poser ou pas.

L’aventure était là : la vraie fausse piste en terre, neige fondue et cailloux, les zodiacs qui attendaient et au milieu de la baie, ce qui allait être notre home sweet home pour la semaine : l’Ocean Nova.

Et c’est presque immédiatement la plongée dans un monde hostile et envoûtant où il est bon d’oublier nos habitudes occidentales pour se laisser envahir par ce qu’offre ce morceau de bout du monde : un silence absolu, une pureté de l’atmosphère depuis longtemps oubliée et de la glace… partout…

La glace …. toutes les formes sculptées par le vent et les années, des couleurs allant du bleu au gris en passant par des blancs brillants, un continent aux allures de début du monde, sans population locale ou indigène (un record) à l’exception de bases scientifiques artificielles où travaillent des passionnés de ce monde, des fous furieux de la glaciation, des amoureux de la solitude, du silence et de la pureté, des êtres humains qui ont beaucoup à raconter sur ce qu’ils ont appris dans ces bases, sur leur environnement mais surtout sur eux-mêmes.

Toute la semaine s’est passée en découverte d’icebergs toujours différents, en une contemplation devenue habituelle, de ces baleines à bosse jouant à quelques encablures, ces manchots criards, vivant en colonies, attendrissants et nullement effarouchés, ces phoques se prélassant sur la neige pour se rafraîchir, et oui, c’est l’été, il fait chaud, la température oscille entre plus 1°C et moins 2°C !

Grand étonnement : l’odeur de l’homme n’a jamais fait fuir les animaux car elle n’est pas perçue comme annonciatrice de prédateurs, on ne les touche pas, on ne les nourrit pas, ils trottinent vers nous sans crainte, c’est magique.

A l‘intérieur de l‘Ocean Nova, un équipage aux petits soins et un groupe d’encadrants de toutes nationalités, avec des cursus parfois incroyables, tous passionnés de ce monde exceptionnel, admirant encore et encore ces paysages non souillés changeant avec la lumière, toujours grandioses à défaut d’être accueillants.

Je suis rentrée dans l’Antarctique très facilement, prête à tous les émerveillements, volontaire pour tous les dépaysements, capable d’aimer ce monde inconnu si hostile mais si fascinant, prête à apprécier les personnalités diverses de mes compagnons de voyage, et j’ai eu tout ça, absolument tout et plus encore, car la clé magique qui ouvre toutes ces sensations c’est d’oublier pour un temps sa vie, ses habitudes et ses réactions spontanées devant un évènement. Place à l’inconnu et à l’adaptation immédiate à l’inattendu. »

Danielle Q., mars 2023

https://www.nord-espaces.com/destination/antarctique/voyages-hiver-antarctique/