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A EKATERINBOURG, EN SIDE-CAR OU EN AVION ?

1 mars 2017
  • Inspirations de voyages

La région russe de l’Oural (Ural) est associée à une chaîne de montagnes qui s’étire sur plus de 2 000 km, depuis les steppes du Kazakhstan jusqu’à la Mer de Kara, dans l’Arctique russe en se prolongeant en mer par l’archipel de Nouvelle-Zemble. En Russie, on aime dire que l’Oural est une frontière naturelle entre l’Europe et l’Asie et on considère la ville d’Ekaterinbourg comme la capitale de la région.

Si la ville de Saint-Pétersbourg a été bâtie par Pierre le Grand comme une fenêtre vers l’Europe, la ville d’Ekaterinbourg, fondée par Catherine I, est devenue la clé d’entrée pour la Sibérie et ses immenses richesses : une gare importante du Transsibérien a naturellement trouvé sa place sur la ligne qui a fidèlement épousé l’ancienne Route Impériale de Sibérie ; cette ville, située loin des frontières extérieures et dans une région parsemée d’usines métallurgiques est logiquement devenue la référence des industries mécaniques du pays.

Plus encore que les articles d’armement, tout le monde a en mémoire le célèbre side-car URAL : récemment, Sylvain Tesson s’est fait une joie immense en nous rappelant son existence, puisqu’il a parcouru 4 000 km en Russie à bord d’un URAL (Sylvain Tesson, livre « Berezina ») . Le fan club URAL France se définit comme un lieu animé « par un esprit d’aventure inspiré d’un side-car authentique au destin exceptionnel, une fierté transcendée par des liens humains sans frontière de la France jusqu’à la Russie ». Pour les amateurs il y a même le concessionnaire d’URAL installé en Lorraine.

Pour ma part, j’ai aussi mes souvenirs d’un URAL : notre URAL 6×6 tout terrain que nous utilisons au Kamtchatka, à l’Extrême-Orient russe, pour approcher les volcans par les routes forestières défoncées ou coupées par des coulées de lave. C’est aussi grâce à l’URAL que nous avons pu extraire un véhicule de la rivière où le sable enterre tout, aussi vite que la neige lors d’une avalanche.

La dernière fois, je suis passée à Ekaterinbourg en hiver. J’ai commencé par visiter une nouvelle cathédrale très particulière puisque construite à l’emplacement même de ce qui était autrefois la cave de la maison Ipatiev où l’on a fusillé le Tsar, son épouse et leurs enfants.

 

On dit que la fusillade ait duré de longues minutes… ils ont eu du mal à achever les femmes. Comme toutes les aristocrates russes, elles avaient caché dans leurs corsets recousus à la main des pierres précieuses et des bijoux… alors… les balles dérapaient sur elles tandis que les assassins s‘acharnaient encore plus… Les corps ont été ensuite jetés dans la mine Ganina Yama à 17 km de la ville.

Aujourd’hui, sur place, dans une forêt ravissante, ensoleillée, pleine d’écureuils, de bouleaux, de pins et de sapins dont l’ombre se détache sur la neige très blanche, je distingue 7 chapelles en bois pour chacune des victimes : Maria, Tatiana, Anastasia, Olga, Alekseï, Nicolas et Alexandra, tous à présent canonisés par l’Eglise orthodoxe.

 

 

Cet endroit est devenu un lieu de pèlerinage et l’ambiance sur place est très orthodoxe. Je porte un pantalon de ski, une doudoune rouge et un gros foulard en laine blanche qui me protège du froid. A l’entrée du sanctuaire, je dois mettre une jupe « taille unique » par-dessus mon pantalon de ski. Selon les traditions je devrais aussi me couvrir la tête, c’est déjà le cas. Ce n’est pas fini : je me fais aussi reprendre par un pope qui m’indique « pour mon information » qu’il est mieux de porter le rouge pour Pâques… Les bulbes de 7 chapelles brillent au soleil, l’environnement est de toute beauté : au travers d’une porte entrouverte de la chapelle de Tatiana, j’entends un cantique, chanté a capella … Avant de partir, je ne résiste pas à l’achat d’un jeu de photographies en noir et blanc avec quelques citations tirées des mémoires de proches de la famille impériale.

Si les palais de Saint-Pétersbourg sont remplis d’objets d’art, de vases et de colonnes en malachite en provenance de l’Oural, la ville d’Ekaterinbourg est, elle, parsemée de sculptures de toutes sortes en bronze et en fonte. La matière première étant à portée de main, on n’hésite pas à en mettre un peu partout. On va retrouver statufiés Mickael Jackson, les Frères Lumières, Pouchkine, Vysotski, mais aussi des personnages banals comme un plombier, un passager, un docteur, un sportif ou plus étonnant comme ce gros chien qui ramasse courtoisement derrière lui.

 

J’ai dû amener en France 1 kg de pierres ! De signe astrologique Balance, je n’arrivais pas à me décider au marché entre les colliers, les bracelets, les renards, les loups, les tortues et les ours en malachite, onyx, agate, jaspe, lazurite, aventurine (joli nom n’est-ce pas ?) etc. etc. En général on cherche quelque chose à offrir à une personne ; moi, devant l’immensité du choix et succombant à toutes ces tentations, je cherchais à qui je pourrai offrir les fruits de mes faiblesses.

J’ai aussi adoré cette grande patinoire scintillant au soleil où les petits et les grands profitent ensemble de moments de gaité, les pêcheurs installés en plein centre-ville sur l’étendue d’eau gelée ;

j’ai aussi craqué pour une chapka après avoir essayé une dizaine. En hiver il est enivrant de faire une petite escapade en motoneige dans l’un des Parcs Naturels autour d’Ekaterinbourg, dormir une nuit dans la forêt sur place et continuer avec une balade équestre avant de rentrer en ville.

Il y a à Ekaterinbourg de très jolies églises et la magnifique Maison de Sevastianov, des musées et des théâtres, de bons bars où on danse rock & roll, des boulangeries où on déguste des « pontchiks », des gens qui ont beaucoup d‘humour et…

plein d’autres choses que je vous raconterai si tout à coup vous avez envie de partir pour découvrir cette Sibérie froide, inhospitalière, terre de goulag et des soviets, des cochers ivres et tutti quanti…  🙂

Un exemple de voyage à Ekaterinbourg ?

Il vaut mieux tout de même privilégier l’avion au side-car pour se rendre à Ekaterinbourg. Donc, correspondance à Moscou et vol Aeroflot vers Ekaterinbourg.

Breaking news 2017 : Brand Finance place Aeroflot dans le classement mondial des compagnies aériennes à la première place avant Emirates et American Airlines selon les nombreux critères ; je cite « les normes de sécurité de la compagnie russe sont parmi les meilleures au monde ». Et comme, en général, le monde anglo-saxon ne fait pas de cadeaux, je vous laisse en tirer la conclusion 🙂

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Julia Snegur

Julia, diplômée en sociologie et en géopolitique, grande voyageuse, notre chère collègue et responsable de la communication

A propos de l'auteur

Julia Snegur

Julia, diplômée en sociologie et en géopolitique, grande voyageuse, notre chère collègue et responsable de la communication

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