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LE BOIS peut-il être notre planche de salut ?

24 mars 2022
  • Culture & Géo / Alerte TV

Le risque d’incendie limita la construction en bois jusqu’à la fin du 20ème siècle. Elle fut ainsi interdite pendant de nombreuses années en raison du nombre important de villes européennes détruites par des incendies ravageurs.

Si Alesund est aujourd’hui une magnifique ville en pierre de style Art Nouveau norvégien, elle fut par exemple totalement détruite par les flammes en janvier 1904 : 850 maisons réduites en cendres et 10 000 personnes sans abri. La France dépêcha alors le Cassini, aviso-torpilleur d’escadre de la Marine nationale, pour secourir la population.

« Parce que la relation de l’homme au feu est si ancienne, concrète et universelle, le bois nous touche toujours au plus profond de nous », écrivit le Norvégien Lars Mytting.

L’architecture en bois aujourd’hui

Cependant, la technologie n’a cessé de se développer. L’architecture en bois, très répandue dans les pays boisés tels que la Suède, la Finlande et la Norvège, connaît de ce fait une nouvelle jeunesse.

Construire en bois n’est bien sûr pas nouveau. La majorité des maisons en Suède, en Norvège et en Finlande sont en bois, comme dans de nombreux endroits à travers le monde. Ce qui est nouveau, c’est la possibilité de construire de plus grands bâtiments, des bureaux ou des immeubles d’habitation, ainsi que des infrastructures comme des ponts, en utilisant des ossatures en bois au lieu du béton ou de l’acier.

En Norvège

La Norvège détient le record de hauteur de construction en bois, avec un hôtel de 18 étages à Brumunddal. Le bois présente en effet de nombreux atouts. Plus léger que le béton, il nécessite des fondations moins profondes et répond à toutes les normes sismiques. Pour faire du béton, il faut du sable, une ressource limitée, obtenue par le raclage des fonds marins et des rivières, ce qui les abîme souvent de manière irréversible.

Surtout, les chantiers sont plus rapides et moins chers. Veidekke, constructeur basé à Oslo, le démontra avec deux bâtiments à Trondheim : l’un en béton, l’autre en bois. Comptant 3 étages supplémentaires, le bâtiment en bois lui coûta 230.000 euros de moins ! Et la différence n’est pas que financière. Le travail du bois suscita moins d’arrêts maladie et d’accidents du travail, ceux-ci étant de surcroît moins graves. La durée nettement réduite du chantier fit le bonheur des voisins.

En Suède

Le recours au bois concerne environ 23 % des nouveaux bâtiments suédois à plusieurs étages, chiffre en constante augmentation. Des entreprises comme Folkhem et Cederhusen ont décidé de construire exclusivement en bois.

Selon Anna Ervast Oberg, chef de projet de la société suédoise Folkhem, « le simple fait de choisir le bois pour la structure d’un bâtiment entraîne une réduction immédiate de 50 % des émissions ».  Sur la durée de vie d’un bâtiment classique en béton, environ 70 % des émissions de carbone sont imputables à la construction. A cela s’ajoute le transport des matériaux et leur poids. Pour sa part, le bois lamellé croisé C.L.T. présente de nombreux avantages. Exceptionnellement solide et léger, il est également respirant, ce qui signifie qu’il retient la chaleur mais pas l’humidité, au contraire du béton.

Une construction en bois pour la « ville la plus verte d’Europe »

Tout cela fonctionne particulièrement bien dans un endroit comme la Suède qui possède de vastes forêts bien gérées. Elles recouvrent 70% du territoire, soit le double d’il y a 50 ans.  Comptant 94 000 habitants, la ville de Växjö est ainsi située au milieu des forêts de la province de Smaland, dans le sud de la Suède. Elle est considérée comme leader de la construction en bois, qui est au centre de sa stratégie depuis les années 1990. Elle attint ainsi en 2021 son objectif d’au moins 50% de nouveaux bâtiments à ossature bois, avec des plans plus ambitieux encore : « Nous croyons vraiment au bois en tant que matériau renouvelable, sain et authentique », déclara Mme Catherina Winberg, élue locale, ajoutant : « je pense que les gens aspirent aujourd’hui à l’authenticité, à vivre dans un bâtiment issu de la forêt des alentours ».

Gare en Suède / Architectes Skanska Teknik et Sweco Architects Photo : Anders Bergon

 

Julia Snegur

Julia, diplômée en sociologie et en géopolitique, grande voyageuse, notre chère collègue et responsable de la communication

A propos de l'auteur

Julia Snegur

Julia, diplômée en sociologie et en géopolitique, grande voyageuse, notre chère collègue et responsable de la communication

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