La vieille église de Petäjävesi est l’un des plus importants monuments finlandais de l’architecture en bois. Depuis 1994, cette église est inscrite sur la Liste du Patrimoine Mondial de l’Unesco, en sa qualité de représentante de la longue tradition nordique de savoir-faire dans le domaine de l’architecture en bois. On connait les églises en bois debout en Norvège, on connait aussi le site de Kizhi classé par l’Unesco en Carélie russe et voilà un chef d’oeuvre finlandais qui s’inscrit naturellement dans cette lignée. Ce qui unit ces constructions en bois, c’est l’absence de toute vis en fer, fatale à la longue au bois. Ici règne le calme ; les touristes préfèrent la Laponie en hiver et Saïma en été…
Alors, à l’abri des regards, on trouve ici la sérénité et la spiritualité. L’intérieur de l’église a été préservé dans l’état quasi identique à son état originel. Les ouvriers laissèrent leurs initiales sur la charpente de l’église. Les bancs dépourvus de peinture ont revêtu une patine au cours des années. Les planchers taillés dans le bois de charpente ne sont toujours pas totalement fixés. L’église est montée sur des fondations en pierres qui ne sont pas vraiment scellées de manière à créer les courants d’air notamment sous le plancher. Ainsi, le bois ne pourrit pas et l’église âgée de plus de 200 ans (construite en 1765) est toujours debout.
L’entrée s’effectue par le clocher, dont l’intérieur est en forme de croix dans un cercle bleu représentant la voûte céleste. Comme les toitures des églises norvégiennes, mais aussi les bulbes des anciennes églises russes du Nord, le clocher est recouvert de tuiles taillées en bois. Le soleil, le vent, la pluie leur donnent un teint argenté avec les années. Et puis il y a cette odeur particulière, celle du bois gorgé des fumées de millions de cierges brûlés depuis des siècles. Ensuite, il y a aussi ce rayon de soleil se posant sur le sol à travers les grandes fenêtres toute simples dépourvues de tout vitrail. Et encore ce petit cimetière à l’extérieur, dont les tombes, taillées dans la roche de granite, sont investies par les lichens.
Et pour finir ce léger bruit de l’eau de la rivière amplifié par les mouvements de feuillage des arbres sous l’emprise du vent… et les cris d’oiseaux célébrant le court été finlandais. Le temps passe… mais l’église de Petäjävesi ne compte ni jours, ni nuits, ni années, ni siècles.
Julia Snegur
Julia, diplômée en sociologie et en géopolitique, grande voyageuse, notre chère collègue et responsable de la communication
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