Me voilà arrivé à Ekaterinbourg, quatrième ville de Russie. Sitôt descendu du Transsibérien, je me rends à l’église de Tous-les-Saints, construite à l’emplacement de la maison Ipatiev où le tsar Nicolas II, la tsarine, leurs enfants, leur médecin et trois domestiques furent exécutés le 17 juillet 1918. La fusillade dura de longues minutes dans la cave, les balles ricochant sur les pierres précieuses cachées dans les corsets… J’allume sept bougies et je sors.
Il fait très froid et mon bonnet de ski ne me protège plus. Au premier étal rencontré au marché, j’achète une chapka en fourrure, la moins chère, en lapin, loup, chien ou chat, allez savoir ! Renonçant aux « valenki », les bottes en feutre, je mets aussi des semelles en laine dans mes chaussures. Magnifique comme peut l’être un Français équipé à la russe, j’ai une pensée pour les soldats de l’armée napoléonienne durement éprouvés durant la retraite de Russie.
En route maintenant pour Ganina Yama, l’ancienne Sverdlov, nom du révolutionnaire bolchevik soupçonné d’avoir ordonné l’exécution impériale. C’est là que furent retrouvés les restes de la famille Romanov, dans une mine à 17 km d’Ekaterinbourg. La forêt aux alentours, ensoleillée et pleine d’écureuils, est ravissante. L’ombre des sapins et bouleaux se détache sur la neige immaculée.
Les popes en soutane noire rappellent le sens premier du lieu. C’est que toute la famille impériale (Maria, Tatiana, Anastasia, Olga, Alekseï, Alexandra et Nicolas) fut canonisée par l’Eglise orthodoxe en 2000.
Je distingue entre les arbres sept chapelles en bois. A l’entrée du sanctuaire, il est demandé aux femmes de porter une jupe. J’en vois deux enfiler par dessus leurs combinaisons de ski les jupes taille unique mises à disposition… Elles doivent aussi se couvrir la tête. Lorsqu’on m’indique le nombre de pèlerins en été, je me félicite de mon choix de l’hiver.
J’entre dans chacune des chapelles dont les bulbes brillent au soleil. Dans celle de Tatiana, un cantique chanté a cappella m’émeut profondément. Curieuse réaction pour quelqu’un qui n’a pas la fibre religieuse, sans être parfaitement athée, semble-t-il.
A suivre…
Paul
La Russie en Transsibérien (5/5) Jusqu’au Baïkal
Grand Transsibérien à la carte
Sébastien
Sébastien, notre cher collègue est passionné de voyages et d’écriture, il contribue notamment à la communication de Nord Espaces.
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