Les confins de la steppe asiatique sont le refuge de témoignages vivants de notre Préhistoire. Partez avec nous en Mongolie, paradis immense et fragile d’animaux en voie de disparition, sur les traces du saïga !
Survivants des temps préhistoriques
Le désert de Gobi en Mongolie est l’un des endroits au monde où l’on retrouve le plus d’ossements de dinosaures. Dont ceux du titanosaure, 30 mètres de long, 20 mètres de haut et des empreintes de pas de plus d’un mètre ! Même les plus gros animaux peuvent disparaître…
Nord Espaces s’intéresse à ce territoire immense qu’est la Mongolie, à ses steppes à perte de vue, à son désert de Gobi qui se recouvre de neige en hiver, à ses lacs à l’eau d’une pureté incroyable et à la charnière géologique du massif de l’Altaï – les Monts d’Or, inscrits au Patrimoine Mondial de l’Humanité de l’Unesco à plusieurs titres. Nous savons que ce vaste ensemble bénéficiait il y a une centaine de millions d’années d’un climat bien différent. La vie s’y était épanouie, donnant naissance à des dinosaures dont la Mongolie désormais se préoccupe de protéger les restes de l’avidité des collectionneurs.
Aujourd’hui encore, la Mongolie abrite des espèces animales rares, en voie de disparition, et qu’il convient de protéger pour ne pas en retrouver les traces sous forme de fossiles d’ici quelques temps. On y trouve par exemple de véritables chevaux sauvages (le cheval de Przewalski ou takh en mongol, découvert par les Occidentaux en 1879) tels que les hommes préhistoriques les connaissaient.
Les voyageurs ont été récemment séduits par l’aventure vécue par Sylvain Tesson qui a approché la très rare panthère des neiges – son aventure s’est déroulée au Tibet mais on trouve une présence de la panthère de neige en Mongolie. De plus petite taille, c’est surtout en Mongolie qu’a élu domicile le chat de Pallas ou manul, seul représentant de son espèce biologique, difficile à observer sans pièges photos.
Aujourd’hui, Nord Espaces voudrait attirer l’attention de ses voyageurs et ses lecteurs sur un autre animal, méconnu, lui aussi dans une situation précaire : le saïga.
Le saïga, seule antilope eurasiatique
Le saïga tient son nom du russe qui veut dire antilope. Il s’agit en effet de la seule antilope présente en Europe ou en Asie.
Les scientifiques distinguent deux sous-espèces en fonction de leurs caractéristiques, dont le saïga tatarica mongolica, qu’on ne peut voir que dans les steppes de Mongolie et qui figure sur la liste rouge des espèces en danger critique d’extinction : si la seconde espèce de saïgas ne compte déjà que 50 000 individus, celle de Mongolie n’en compte que 750 selon le recensement effectué par le WWF ! Au milieu du 20ème siècle, il n’y a pas si longtemps, c’était 2 millions de saïgas qui étaient recensés…
A la préhistoire, cette antilope était très commune en Europe, puisque les gravures et dessins réalisés sur les parois des grottes par nos ancêtres en France (Charentes, Dordogne…), mais aussi ailleurs en Europe, jusqu’au Danemark, présentent des antilopes similaires aux saïgas.
Cette tendance à l’extinction est d’autant plus dramatique lorsqu’on sait que le saïga est une antilope que la nature a pourvu d’atouts lui permettant d’échapper aux prédateurs : capable de courir à 40 km/h sur plusieurs kilomètres sans relâcher son effort, le saïga peut effectuer des pointes de vitesse jusqu’à 100 km/h, ce qui en fait l’une des antilopes les plus rapides qui soit. Photographes, soyez préparés si vous avez la chance d’en croiser. De plus, le saïga donne raison à la théorie de l’évolution tant sa morphologie, spécifique et reconnaissable entre toutes les antilopes de la Terre, est adaptée aux conditions extrêmes des steppes de Mongolie ou du Kazakhstan : une petite taille lui donnant une grande agilité en plus de sa vitesse et un nez curieux formant un début de trompe. Voici la petite famille saïga :
Cet appendice nasal a un rôle majeur en matière de régulation thermique : il permet à l’antilope de survivre durant les tempêtes de sable ou les chaleurs estivales, mais aussi de réchauffer l’air respiré avant d’atteindre les poumons lorsque les températures descendent largement en dessous de 0°C en hiver. Ce dernier point est important puisque la migration des saïgas en hiver est particulièrement spectaculaire, lorsque les animaux sont en quête de nourriture et qu’il faut fournir de grands efforts pour traverser les steppes glacées.
Les cornes annelées ne sont présentes que chez les mâles. Ces derniers vivent au milieu d’un harem de 20 à 30 femelles. Et ces cornes sont l’une des causes de la disparition des saïgas…
Le saïga de Mongolie, en danger critique d’extinction, est indispensable à l’équilibre naturel
Il y a principalement deux raisons qui mettent en danger le saïga de Mongolie. La première est une maladie infectieuse foudroyante, frappant les saïgas lors de la période de vêlage dans des troupeaux très distants les uns des autres, et dont la dernière manifestation a eu lieu en 2015. 400 000 saïgas ont été retrouvés morts en 1988, 12 000 en 2010, sans que la cause ait pu être identifiée. Ce qui surprend les vétérinaires est l’ampleur du désastre (un troupeau touché par cette maladie contagieuse est condamné à 100%) et sa répartition qui est générale (l’épidémie n’est pas localisée et touche l’ensemble du territoire). On sait que les migrations hivernales conduisent à regrouper les saïgas sur les terres où ils peuvent se nourrir, avant de se disperser au printemps. Les scientifiques pensent donc que l’origine de la maladie inconnue est à rechercher au cours de cette période et certains pointent les changements climatiques : un climat plus doux et humide pourrait favoriser certaines bactéries. Quoi qu’il en soit, ce phénomène par son ampleur et sa violence n’a pas d’équivalent selon les vétérinaires.
La seconde raison tient cette fois au seul prédateur auquel le saïga a du mal à échapper : l’homme. Chassé initialement pour sa viande, le mâle saïga est aussi recherché pour ses cornes que la médecine chinoise traditionnelle a parées de vertus identiques à la corne des rhinocéros (alors qu’il est prouvé que ces cornes ne sont que de la kératine… Ce qui veut dire que les humains qui se rongent les ongles bénéficieraient d’autant de bienfaits…). Comme un seul mâle accompagne environ 25 femelles, la disparition d’un seul fait chuter le taux de fécondité de l’espèce dont la population totale est déjà réduite.
Si les saïgas venaient à totalement disparaître, c’est l’ensemble de l’écosystème des steppes qui serait remis en cause. Les variations climatiques extrêmes empêchent en effet la décomposition naturelle des matières végétales. Le saïga herbivore contribue ainsi au recyclage des nutriments dans l’écosystème et prévient les incendies durant l’été en empêchant l’excès de végétation sèche.
Le tourisme raisonnable et animalier pour protéger notre planète
Chez Nord Espaces, nous aimons marier nature et culture. De nombreux programmes, en Scandinavie, en Russie, en Finlande, au Canada permettent aux voyageurs cette double approche. La Mongolie se prête aussi particulièrement bien à un voyage qui associe des moments de pure contemplation à l’enrichissement des connaissances.
Terre de Gengis Khan et de peuples nomades que l’on a pu découvrir dans plusieurs réalisations du programme télévisé « Rendez-vous en Terre Inconnue », comme les Tsaatans et les aigliers de l’Altaï, la Mongolie propose aussi au voyageur des paysages fantastiques de steppes à l’infini, de lacs et de déserts…
Notre programme Mongolie – Gobi : du désert de la préhistoire aux steppes de Gengis Khan va s’enrichir grâce à des contacts qui permettront de découvrir toute la richesse, la beauté et la diversité de ce pays qui s’ouvre au tourisme de façon raisonné. Nous espérons surtout que comme pour d’autres destinations, nos voyages contribueront à la protection de notre environnement commun : une meilleure connaissance et une approche respectueuse sont à notre sens indispensables en tous points pour éviter une nouvelle extinction de masse comme l’a connue la Terre au temps des dinosaures.
Julia Snegur
Julia, diplômée en sociologie et en géopolitique, grande voyageuse, notre chère collègue et responsable de la communication
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