La Norvège est connue pour ses 28 églises en bois debout – ou stavkirkes – très originales. Elles associent les symboles chrétiens les plus classiques aux motifs vikings de l’ère païenne, par exemple les scènes de combats entre monstres de la mythologie nordique. Edifiée vraisemblablement avant 1200, la stavkirke de Borgund est considérée comme la mieux préservée.
La Norvège développe aujourd’hui encore son exceptionnel patrimoine architectural en bois. La tour Treet (« arbre ») à Bergen est ainsi depuis 2015 l’immeuble à structure en bois le plus haut du monde : 51 m et quatorze niveaux.
Sa structure poteaux-poutres en lamellé-collé et ses panneaux de bois lamellé-croisé abritent 62 appartements en modules préfabriqués. La tour Treet a le label Passivhaus, gage d’une très faible consommation d’énergie permettant de se passer d’un chauffage conventionnel. Mais à peine était-elle inaugurée que le Canada annonçait pour 2017 deux nouveaux buildings : l’Ecocondos Origine (treize étages) à Québec et surtout une résidence étudiante de l’université de Colombie-Britannique (53 m pour dix-huit étages) à Vancouver.
Riche de 347 millions d’hectares de forêts, le Canada possédait déjà le plus haut bâtiment en bois d’Amérique du Nord, le Wood Innovation and Design Centre de Prince George. La Suède n’est pas en reste à Skellefteå. Elle annonce pour 2019 un complexe de dix-neuf étages et 76 m de haut, comprenant un théâtre, une galerie d’art et un hôtel. Il supportera les aléas climatiques du cercle polaire avec un bilan énergétique record.
Le bois présente en effet de nombreux atouts pour la construction. Plus léger que le béton, il nécessite des fondations moins profondes et répond à toutes les normes sismiques. Les chantiers sont donc plus rapides et moins chers. Le bois s’inscrit dans la durée et, une fois traité, résiste plutôt mieux au feu que l’acier et le béton. C’est un excellent isolant naturel qui réduit la consommation d’énergie, donc la facture de chauffage. Son empreinte écologique est beaucoup plus faible que celle des autres matériaux : il ne nécessite pas d’eau comme le béton, émet peu de gaz à effet de serre lors de la construction – les forêts jouant même le rôle de puits de carbone – et il est recyclable. La sciure et les copeaux sont transformables pour produire par exemple de l’énergie. Les stavkirkes médiévales seront donc longtemps encore une source d’inspiration…
Sébastien
Sébastien, notre cher collègue est passionné de voyages et d’écriture, il contribue notamment à la communication de Nord Espaces.
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